Notes sur les colonies portugaises (2)

[suite du feuillet 21v]

Supplement N.º 5.

Supplement à l'article de l'Agriculture, et productions naturels du Bresil deja envoyé

1. Outre les productions, dont nous avons donné l'énumeration à l'article Piauhy, dans le Gouvernement du Maranhaõ, on doit y ajouter le couperose, et l'alun

2. De même à l'article Rio de Janeiro, on doit ajouter la production d'un arbuste appellé Guaxima, très propre à faire des cordages, et des toiles grossières[:] cette decouverte est nouvelle, et les premiers essais promettent des avantages considerables, d'autant plus, que cet arbuste est très commun, et se multiplie aiséments Je ne saurois donner ici la description de la plante, mais il y en a trois differentes dans la même espece, la blanche, la jaune, et la violette. La première est la meilleur

Outre cette production, on compte encore 4. ou 5. differentes especes de gommes: trois de celles-ci presque semblables à la gomme La Réa, à la gomme arabique, et à l'almecega des Indes Orientales; outre la resine Gu[rn]eury, très propre á faire du vernis. Dans les terres du même Gouvernement on trouve encore [l]a

[f. 22]

beaume de Cupauba, de la sarsepareille de Honduras, du Vitriol, et plus de 14 especes differentes de Bois propre pour teinture; et quoique nous avons dit que la culture du sucre y étoit mediocre, on doit rectifier cet erreur; cette plantation a fait des grands progrès depuis 10. ans, dans les Campagnes de Goitacazes, et la calité du sucre y est très bonne.

3. Dans l'Ile de S.^te Catherine on commence à cultiver aussi la Cochinille. Cet insect se nourit

dans une espece d'Opalle, que les naturels du Pays appellent Jerumbeba, mais cette decouverte est fort recente, et elle n'a pu faire jusqu'à present au cun objet de commerce

Supplement

Tableau de l'état du commerce du Brésil par rapport à l'exportation de ses marchandises

§ X.

Ayant parlé de l'état de l'agriculture et des productions naturelles du Bresil on ne saurait fixer ses rapports, que par l'analyse de ce que ces mêmes productions valent au commerce; c'est ce que nous tacherons de faire quoiqu'imparfaitement dans les tableaux suivants

Tableau 1.^er

Du Pará

Qui contient l'exportation annuelle du Cacao, Café, Roucou, Sarspareille, Crab, sumauma, Bois

de construction, Cuirs, Coupau, et d'autres menus articles, qu'on tire du Gouvernement du Pará, et Rio Negro, avec la valeur courante des memes marchandises dans le Pays —

[f. 22v]

			Total
Productions	Poid d'arrobas	Valeur [en] Reis	Reis
Cacao                                  par an	30.000   à	1#500	45.000#000
Café                                     d.º	6.002  "	2#400	14.404#800
Crab de la prem.re espece   d.º	1.010  "	4#500	4.545#000
d.º de la 2.de                        d.º	2.039  "	2#800	5.709#200
Sarsepare[i]lle                    d.º	1.312  "	3#000	3.936#000
Copau, canadas (x)[4]               "	1.210  "	1#700	2.057#000
Ris                                        "	11.003  "	400	4.401#200
Sumauma (o)[5]                        "	30  "	1#600	48#000
Roucou                                 "	6.010  "	400	2.404#000
Cuirs en brut                         "	124  "	400	49#600
Cuirs preparés                      "			544#000
Valeur de differentes mar- chandises exportées directem.t par les Colons                             "			2.701#000
Valeur p.r le bois de construction "			908#000
Menus articles, tels que des resines, huiles balsamiques poucheri, Vanille, Ocre, et terres colorées			1.360#000
Reis			88.067#000
En livres de France			£550.424

NB. Ce tableau a été calculé d'après le raport comparatif de 10 ans

[f. 23]

Observations sur ce 1.^er Tableau

1. En général l'exportation du Pará a beaucoup diminué depuis l'Etablissement de la Compagnie. Le commerce de ce Gouvernement occupait avant cette époque 14. Vaisseaux nationnaux par an, pendant qu'il est reduit aujour[d]'hui à deux tiers de ce nombre

La Compagnie n'[y]_[6] a pas fait aucun etablissement util[e]

Le coton ne forme encore au Para un objet d'exportation mais on y fait un commerce interieur en toiles grossieres pour la valeur de 40. mil cruzados

2. Les Colons du Para ont la liberté de faire le commerce direct de ses productions par les Vaisseaux de la Compagnie, mais ils n'en font presque aucun comme on voit par le tableau

3. Le bois de construction, et de marqueterie pourroit devenir une branche très etendue dans ce Gouvernement, mais la Compagnie n'y a pas fait la moindre speculation, et tout particulier que l'entreprend paye de frêt sur les Vaiss[e]aux de cette Corporation presque 2lb de France par pied cubique

4. La Marine Portugaise a trouvé que la construction des Vaisseaux y etait trop couteuse; mais elle entretient au Para une coupe de bois pour ses Arsenaux et emploie à la transporter 4. gros Vaisseaux de la Couronne. La valeur du bois de construction pour les Arsenaux de la Couronne a été calculée à Reis - 22.070#000.

5. Si l'on ajoute la somme général du Tableau ci dessus celle qu'on vient de décrire à l'article 4.

des observations, le produit total des productions de cette Colonie sera de Reis 110.137#900. ou de £ de France 688:363.

Tableau 2.^de qui contient l'exportation annuelle des productions [partie caviardée] du Maragnon, et Piauhy

[f. 23v]

Próductions	Poid Arrobas	Valeur	Total
Coton                           par an	8.901 à	2#980	26.524#980
Roucou                        d.º lb.	7.973 "	400	3.189#200
Coupau, canadas         d.º	930 "	1#700	1.581#000
Cuirs bruts                   "	"	"	1.775#000
D.º preparés                 "	"	"	13.940#000
Ris                               "	65.029 "	400	25.011#600
Indigo                          " lb.	316 "	1#380	436#080
Menus articles, comme Va- nille, Gingembre, Curcuma, Ca- roba, Bois violet, ecailles, Epi cacuenha, resines &.ra  "	"	"	8.794#000
Commerce direct des Colons "	"	"	4.065#980
Sucre	429 "	1#280	549#120
Total Reis			85.866#960
Livres #.			536.668

Observations

1. Toutes les productions, soit du Para, soit du Maranhaõ, sont envoyées directement par la Compagnie dans le seul Port de Lisbonne

2. Les deux Colonies ne font aucun commerce direct avec l'Afrique de leurs productions naturelles

3. On n'exploite pas encore dans les districts du Piauhy aucune des mines de plomb, couperose, alun, et sufre dont ce pays abonde et on ne fait point de commerce de l'huile de Piquery –

4. La Colonie du Maranhaõ doit à la Compagnie 87.000#000^rs en argent comptant. La marchandises nationales, et d'Afrique importées dans la Colonie, comparées avec les étrangeres est en faveur des premières en raison de 2 a 1⅓ –

5. NB. Les ob[s]ervations suivantes appartiennent au premier Tableau du Pará

6. La colonie du Para devait à la Compagnie il y a peu d'années en argent comptant R^s416.000#000 –

7. En faisant le parallele entre l'exportation, et l'importation des marchandises, on a trouvé que celle ci

[f. 24]

allait année commune à R.^s 165.000$000. et que par consequent la difference de la ballance montoit à R.^s 77.000$000 au dessus de l'exportation mais comme la Colonie du Para fournit à celle de Matto-Grosso, qui consomme pour la valeur de R.^s55.000$000. en marchandises, il s'ensuit que l'excedent de l'exportation n'est que de R.^s21.000$000. par an; ce qui demontre precisément la dette dans l'espace de 20. ans

8. Des R.^s165.000$000. en valeur de marchandises importées, on a trouvé en analysant_[7] les articles, que R^s108.000$000. appartenaient en R.^s57.000$000. à l'Etranger D'après les derniers avis qu'on vient de recevoir de Lisbonne, on sait que la production du ris au Para est actuellement à 19.670 arrobas; et celle du Maranhaõ a monté à 87.930.@. celle du coton dans cette dernière Colonie à 11.645@.

Pêche de la Bal[e]ine au Brésil

La pêche de la Baleine se fait pour la plupart aux environs de l'Ile de S.^te Catherine, à hauteur de Santos et Bahia. Elle est accordée par privilége de la Couronne à une association de Negocians de Lisbonne, qui en sont les entrepreneurs, et le contrar est affermé. Cette branche de commerce est fort negligée, et elle menace d'être entièrement envahie par les Anglais, que depouis deux ans envoyent à la Pêche de la Baleine dans les mers du Bresil 15. à 18 vaisseaux par an. Elle pourroit devenir d'un profit très considerable, si on lui accordoit une protection efficace; et si on songeoit à établir des factories aux Illes du Cap-Verde, de Martin Vaz, l'assention, dos Picos, et de Saxemburg, en y envoyant chaque année un nombre proportionée de batimens

Tableau du produit de la pêche de la Baleine

[f. 24v]

Quantité	Prix à Lisbonne	Evaluation générale	Ferme et Droits	Fraix ordinaires	Profit net
3.530.	Pipes d'huile de Baleine à £175.#	617.750
2.090.	Fanons de Ba leine à £150.# le q.tal [8]	313.500
	£.	931.250	300.000	268.750	362.500

§ XI

Du bois du Brésil pour la teinture

La coupe du Bois du Brésil pour la teinture, se fait dans le Gouvernement de Pernambuco: cet production est affectée directement aux Revenues de la maison de la Reine, qui en fait le commerce par contrat. Les premiers entrepreneurs avaient fait un accord avec la Cour por 30.000 quintaux à raison de 30£.^# par quintal; mais une experience constante ayant prouvé que la consommation ordinaire en Europe n'alloit guère au de là de 18.000. quintaux par an, on a reduit le contrat à 20.000. en augmentant le prix depuis 30. jusqu'à 40 £.^# par quintal. Telle est la situation actuelle de cette branche de commerce, qui est entre les mains de Mess.^rs Pury Mellish et Dervisme, Neg.^s anglois à Lisbonne

Tout le bois de Brèsil est deposé_[9] à Lisbonne dans les magasins Royaux, et c'est delà que les entrepreneurs en font l'exportation et la vente. Il est calculé en fait de commerce, qu'un quintal de ce bois équivaut p.^r la teinture à deux de bois de Campeche. Aucun Naturaliste n'a donné jusqu'à present une description exacte de l'arbre du bois de Brésil; et on ignore même à quelle classe, et à quelle genre on doit la rapporter —

Tableau du produit annuel du Bois du Brêsil

Quant.é	Prix à Lisbon.	Evaluation génêrale	Ferme Royale	Droit de Maarina ge et d'ex portation	Depenses - de la coupe et transpot	Profit net
20.000	quint. à £150#	1.000.000	800.000	48.000	80.000	62.000

NB. Le quintal de bois du Bresil se vend à Londres

[f. 25]

a raison de £64. et on peut calculer le debit annuel à 5.000. quintaux

Bois de Marqueterie, et de construction

§ XII

On connoit au Bresil plus de 39. especes differentes de de bois de Marqueterie, dont le commerce est peu consideráble parce que l'exportation etait deffendue hors du Royaume. Les especes les plus precieuses, sont les suivantes = Birapenima, Violete, Gonçalo Alves, Vinhatico, Rouge de Rio Negro, Cutiará, Guatiarà, Jacarandá, Ingapo, Mirapirangu, Mulato, Penima Jaune, acapu variagat, Juvé, Santo Variagat, Mira-Cuatiarà, Roxo &.^ra = Les bois de constructions sont innombrables, et de la meulleure qualité: on à fait un grand debit à Lisbonne après le tremblement de terre pour la reédification de la ville, et la Marine Royale; mais l'exportation n'est pas permise

Tableau du produit annuel

Marqueterie 6.000 quintaux à £10 à Lisb. et Porto	£#60.000
De construction, tant pour la Marine Roy- ale, que pour le commerce en général	" 370.500
	£#430.500

NB. Dans le tableau particulier qu'on a donné du commerce de Para, on a calculé la valeur de l'exportation du bois; cette somme relative se trouve comprise dans le calcul général, et ne doit pas être repetée

Du Tabac

§XIII.

1. La plus grande partie du Tabac du Brésil se cultive aux environs de Bahia, et sur tout dans

le district de la Cachoeira du ressort du même Gouvernement. Cette culture occupe quelques milles

[f. 25v]

familles dans une extention de terrein de près de 90. lieues mais elle etait si negligée par le peu d'extraction du Tabac, qu'à peine en produisoit elle en 1773. 8000. rouleaux par an, tant pour la consommation interne du Royaume que pour le commerce étranger, quoique les plantations ac-

tuelles soyent en état de fournir depuis 18 jusqu'à 20.000 Rouleaux avec la plus grande facilité -

2. Cette decadence etait le produit des droits d'exportation mal entendus, qu'on avoit mis sur ce genre à la Douane de Lisbonne; chaque arroba, payant de sortie près de £.^#6- et 6 sols_[10] de France, outre un livre.^# sur l'embarquement fait au Brésil, et la valeur du fret qui montoit à £.1

et 11 sols de la même monnoye; de sorte que toute l'exportation se trouve à la fin reduite à 3.800. rouleaux dans la proportion suivante – 1.500. pour le commerce de Génes. 1.000. pour celui d'Hambourg, et 1.300 pour celui d'Espagne. La consommation du Royaume ne va guere au de la de 4. a 4.500. Rouleaux par an.

3. Joseph Gomes Ribeiro, qui avoit été long tems Intendant à Cachoeira, a fait sentir au Ministre Portugais la vraie cause de cette décadence: il lui demontra que le nombre des acheteurs ayant diminu[é] considérablement le prix du Tabac avoit été reduit dans la première main à moins de £.^#4. par arroba, et que les Colons ne trouvant aucun profit raisonable, venoient d'abandonner les plantations

4. Ces considerations ont à la fin decidé le Ministére Portugais à reformer une opération si ruineuse, et les Droits de sortie ont été abolis en 1774. Le resultat de cette franchise a été aussi prompt que salutaire, puisque en 1775. on a vû plus de mille familles reprendre la première culture, et que l'exportation du Tabac au Bresil approcha de 18.000. rouleaux en 1776. Le prix ayant augmen té pour le cultivateur à £.7. et 6 sols par arroba

[f. 26]

or comme la consomation du Royaume ne va qu'à 4.500. rouleaux, il resulte que l'exportation étrangère s'est maintenu depuis lors, entre 13. et 14.000. rouleaux par an

5. L'importation du Tabac dans le Royaume est libre à tout le monde, moyenant les petits Droits qu'on paye au Brésil; mais les acheteurs son obligés à le deposer dans les magasins de la Couronne, et de payer les Droits de magasinage à raison de 10. sols par rouleau. C'est de la que les Proprietaires le tirent pour l'exportation étrangère, sous un attestat authentique des Regisseurs de la Ferme Royale; mais le debit dans le Royaume, aussi bien que dans les Iles Terceres, et Madere est uniquement permis par un privilege exclusif aux Entrepreneurs du même Contrât.

6. La vente du Tabac à fumer pour la consommation de l'Espagne n'est pas libre à tout négociant

mais la Cour de Madrid s'abonne avec quelque riche entrepreneur, qui s'engage à lui fournir tout le nenecessaire pour le debit du Royaume à raison de 9 sols p.^r libre pesante

7. Tout le Tabac en poudre qu'on envoye à l'Afrique, et aux grandes Indes, est pour le compte de la Couronne. Les Reynes de Portugal en font le commerce, et l'exportations monte à 150. quintaux par an

Le produit de celui qu'on vend à Goa est employé à des achats de Poivre pour le compte de la même Princesse.

8. On divise la feuille du Tabac en trois classes; la premiere este destinée au commerce de Genes; la seconde à celui du Portugal et d'Espagne, et la troisième pour Hambourg. Le prix courrant en Portugal por le Tabac à fumer est à raison de £.^#5. Le Roy perçoit de tous les achâts qu'on fait dans ses Magasins, pour la consommation du Roy

[f. 26v]

aume, et des Iles, à raison de £.10.^# et 6. sols par arroba, et cette imposition se préleve sur les Regisseurs de la Ferme, qui en ont le seul Droit exclusive.

9. D'après l'etat que nous venons de donner sur l'etab le commerce du Tabac, il resulte que l'exportation du Bresul êtant portée aujourd'hui a 18.000 rouleaux, et chaque rouleau à 3½ quintaux, le produit annuel doit être de 63.000. quintaux, et que sa valeur dans la première main montera à £1.890.000.^# à raison de £.30. par quintal 10. On calcule l'exportation du même genre

pour le commerce d'Afrique à 9.000 quintaux par an, et sa valeur etant à raison de £18. par quintal, le produit sera ègalement de £162.000.^# outre le grand benefice du retour en Esclaves —

Tableau du produit du Tabac à Lisbonne

Produit pour la Couronne, Ferme Royale
Ferme Royale                                            £	5.481#250
Droits aperçus sur la vente	625#000
Profit sur le commerce d'Afrique et des Grands Indes -	450#000
Droits de Magasinage	15#000
	£#6.571#250
Produit pour les entrepreneurs, De- penses p.r la Regie, et p.r les achats du Tabac	1.000#000
Profit net annuel	200#000
Valeur du Tabac exporté, selon le prix cour.t [11] à Lisbonne, le prêt y compris	1.890#000
Valeur de celui qu'on exporte du Bre sil p.r l'Afrique	162#000
Total	£.#9.823#250

NB. On doit se ressouvenir qu'on suppose l'exportation de 13.500 rouleaux par an, ce qui fait 189.000. arr.^as ou 47.250. quintaux chaque ar. vaut à Lisbonne à raison de £10. et le q.^tal £40

Le frêt du Bresil à Lisbonne est à raison de £1. et 11 sols Tournois

[f. 27]

Du Sucre

§XIV.

1. La culture du sucre a beaucoup augmenté depuis 3 ans à Bahia, e Rio de Janeiro; mais celle de Pernabuco est toujours le plus estimé. Ce sont ces trois plantations qui fournissent presque tout le sucre qui passe en Portugal – La variation du prix a toujours éte trop marquée pour qu'on puisse le fixer avec exactitude. Le plus grand prix à Lisbonne en 1773. pour le sucre fin etoit £11. par arrobe, et £4 - pour le mascavade, en 1778. le premièr se vendoit à £17. et le second à £8. mais nous fixeront le quintal du premier d'après un terme comparatif de 5 ans à £50. et le mascavade à 25£. Le prix de £30. qu'on trouve dans le tableau de M.^r Reynal nous paraissant trop excessive, et sans le moindre rapport proportionel au terme susdit.

Tableau

Du produit  du commerce du sucre, avec son prix à Lisbonne

	Quintaux	Qualité	Prix £	Sommes
Lisbonne	241.000	Blanc	50 "	12.050#000
Porto	35.000	"	"	1.750#000
Lisbonne	125.000	Mascavade	25 "	3.125#000
Porto	42.000	"	"	1.050#000
	443.000	q.tx Total £.#		17.975.000

Observations

Le sucre ne paye à Lisbonne que la moitié des Droits d'exportation, c'est à dire, le blanc à raison de £1.. 3 sols par arroba, et le mascavade la moitié de ce droit

NB. Celui pour la consomation du Royaume paye les droits en entier. Outre ces droits, on appercoit encore au Bresil, et à Lisbonne quelques menues impositions, qui montent en tout à 7 sols par arrobe, et le fret correspond exactement aux droits d'exportation.

Ce n'est que depuis 13 ans, qu'on a etablie des rafine

[f. 27v]

ries de sucre en Portugal, et ce commerce a été defendu aux Etrangers. Il ne seroit pas difficile d'introduire un commerce direct et profitable de Rio de Janeiro dans la mer Rouge, et dans le Golphe Persique, mais cette speculation n'a pas été mise en pratique, quoiqu'elle ait été conçue

Du coton

§XV.

La culture du cotton a beaucoup augmenté depuis quelques années, surtout à Maragnon, oú l'on

ceuille le plus fin de tout le Bresil, après celui-ci on estime celui de Bahia, qui en produit une bonne quantité. On tire aussi quelque peu du Gouvernement de Pernambuco. Le tableau de M.^r Reynal fait evaluer cette production à 3000 quintaux, mais d'après les registres des 5 années dernières, le produit comparatif est de 4500. q.^tx

Tableau

Qtx.
4.500.	p.r le comm.ce de Lisbonne, et Porto, à 250#	£1.125.000#
	En toiles grossieres	16.000
		£#1.141.000

Du Ris

§XVI.

Cette production a aussi augmenté considérablement au Pará, et Maragnon depuis 5. ans, et son etat actuel est celui qu'on a calculé dans les tableaux particuliers de commerce de ces deux Gouvernements, qui son entre les mains de M.^r Reynal; mais comme les estimations ont été faites d'après le prix courrant de cette marchandise dans les Colonies nous le redui[r]ont ici au prix de Lisbonne

Tableau

Qtx.
19.000	Pour Lisbonne à 20.#	£.#380.000 –

NB. Nous calculons seulement ici l'importation à Lisbonne, puisque les compagnies de Pernambuco,

[f. 28]

et Para faisoient transportes tout le Ris, et tout le coton dans ce Port

Des Cuirs

§XVII.

La perte des Campagnes, entre le Cap de S.^te Marie et la Riviere Grande de S.^t Pierre, dont les Espagnols se sont emparés par la dernière guerre a aporté quelque prejudice au commerce des cuirs, et tout ce Territoire leur a été cedé en vertu des Traités conclus entre les deux Cours de 1777. et 78

Voici ce qu'on a trouvé de plus precis à l'egard du produit et de la valeur de ce commerce tant à Lisbonne qu'à Porto

10.180.	Cuirs en poil sec      a £15.#	£152.700 -
83.710.	d.º salés              " " 15.	" 1.258.650 -
20.330.	d.º tannés            " " 15.	" 304.950 -
114.420.		£#1.716.300

§ XVIII

Des autres différents articles de la production du Brésil

Qtx		£#	£#
8.000	de Cacao	à 70	560.000
1.500	de Café	" " 84	126.000
330	de Salsepareille	" " 325	107.250
	de Gingembre et curcuma		22.000
			815.250
510	de Canelle Girofle	" " 80	40.800
252	de d.º fine	" " 250	63.000
3.500	de Roucou	" " 10	35.000
4 ½	d'Indigo	" " 1.152	5.184
			959.234
235	Barrils de Coupauba (d'huile)	a " 100	23.500
	Menus articles specifiés dans la Table qui suit		60.000
Total			£#1.042.734

[f. 28v]

Table des menus articles

Denomination	Remarques
Resines
Goudron
Gomme elastique
Huiles balsamiques
Poucheri	Une petite noix aromatique que les Holl[a]dois tirent du Surinam sous un autre nom
Vanille
Sumauma	Espece de Laine vegetale, propre à rembourrer, et pour les ma[t]lats
Epicacuenha, et d'aures dro- gues pour la Medicine
Carajeru	La preparation des feuilles d'un arbre dont les Indiens font une poudre rouge approchante du Carmin
Ocres, et differentes terres
Plumes
Noix de cocos
Manioc
Chataignes du Maragnon
Melaces
Confitures
Guaraná	Pate qu'on forme du fruit de l'arbre du meme nom, et qui fait une boisson salutaire com me l'orgeat
Ecailles de Tortue
Animaux
Caroba	Bois p.r la teinture en jaune
Rhom

NB. Ce qu'on appelle canelle fine, et canelle girofle, ni sont qu'une même production. La fine est la plus choisie, c'est ce qu'on appelle a Lisbonne cravo fino, et cravo grosso do Maranhaõ

Supplement au commerce du Brésil

Tableau général du commerce du Bresil direct en Portugal, calculé d'après un terme commun de cinque ans de puis 1770. jusqu'à 1775 —

[f. 29]

Exportation du Brésil

N.º	Denominations	Quantité par pieces	Quintaux	Prix cour.t en Portug.l £#	Montant en argent de France
1	Sucre blanc	-	276.000	50	13.800.000
2	Sucre brut mascavade	-	167.000	30	5.010.000
3	Tabac en feuille	-	58.500	40	2.340.000
4	Bois Bresil p.r la teinture	-	20.000	50	1.000.000
5	Bois de marqueterie	-	6.000	10	60.000
6	Bois de construction	-	"	-	370.500
7	Cuirs en poil secs	10.180	"	14	142.520
8	Cuirs Sallés	83.9[1]0	"	15	1.258.650
9	Couirs tannés	20.330	5.559	104	578.136
10	Pipes d'huile de Baleine	3.530	-	175	617.750
11	Cannons de Baleine	-	2.090	150	313.500
12	Coton	-	4.500	250	1.125.000
13	Toiles grossières de cotton	-	-	-	16.000
14	Cacao	-	8.000	70	560.000
15	Café	-	1.500	84	126.000
16	Salsaparilha	-	330	325	107.250
17	Roucou ou Achiote	-	109 3/8	320	35.000
18	Ris	-	19.000	20	380.000
19	Canelle girofle	-	510	80	40.800
20	Canelle fine giroflée	-	252	250	63.000
21	Indigo	-	4 ½	1.152	5.184
22	Bar.ls d'huile de Coupauba	235	-	100	23.500
23	Karats de Diamants	60.000	-	52	3.120.000
24	D'autres pierreries	-	-	-	150.000
25	Or monnoyé et en lingots	-	168 ¾	150.000	25.312.500
26	Gingembre	-	-	-	22.000
27	Menus articles	-	-	-	60.000
28	Si l'on ajoute les Dia mants qui sortent cha que année en fraude pr l'Europe et qui se calcule à	-	-	-	312.000
Le total sera de £#					56.949.290

[f. 29v]

Observations

Presque tous les articles de commerce ont été calculés d'après un terme comparatif de 5. ans; mais les N.º^s 14 15. 16. 17. 19. 20. et 22. d'après un terme de 10. ans; c'est à dire depuis 1766. à 1775.

Le produit du Sucre N.º 1. et 2. a augmenté depuis – 1775. de plus de mille quintaux; cette augmentation provient, pour la plupart, du Gouvernement de Rio de Janeiro. Le prix en a aussi haussé à Lisbonne et Porto; et il étoit au commencement de 1779.

Pour le sucre blanc à £68...#	Le quintal
Pour le mascavade à "48...#

Nous avons rectifié dans le tableau n.º 2. article sucre des erreurs qui avaient échapé dans le premier; tant à l'egard du prix courrant, qu'à l'egard de la somme

Le produit du Tabac n'est pas augmentpe depuis 1776 et son prix s'est maintenu à peuprès comme dans le tableau

Les cuirs ont diminué dans les classes N.º 7. et 8. de près de 4.000. depuis 1775. jusqu'à 1779. par rapport à la guerre du Sud du Brésil, et la perte du territoire cedé à l'Espagne; mais le prix a aussi augmenté de quelque chose, et le rapport est presque égal avec peu de diminution

Le coton n.º 12. a augmenté de près de 192. quintaux depuis 1776. jusqu'à la fin de 1778. et le prix haussa de £2½ par quintal

Le Cacao N.º 14. a diminué de produit, et de prix; mais nous ignorons les rapports exacts

Le Café N.º 15. a augmenté parce que Rio de Janeiro commence d'en cultiver; mais le prix est tombé à £81. par quintal en 1778 –

Le Ris N.º18. a augmenté dans la proportion de 912. quintx dans le Terme de 3. ans; et le prix de méme de £1¼. par quintal: cette différence provient de l'augmentation

[f. 30]

de culture dans le Macapa, et Maranhaõ – L'Indigo n.º 21. a rapporté au commerce pour près de 7. quintaux en 1778. Cette culture augmente de jour en jour au Rio de Janeiro

Par rapport aux Diamants N.º 23. on sait que les fermiers ne s'obligent à la Couronne, que pour l'achat annuel de 40.000. Karats; mais le debit en étant plus grand à Amsterdam, il s'y vend chaque année pour 60.000. et même d'avantage. On vendoit anciennement la Moitié de cette portion à Londres, mais les anglois ayant fait tomber le prix de ceux d'Amsterdam donnant les siens pour des Diamants Orientaux; les fermiers ont changé de methode, et toute la vente se pratique aujourd'hui en Hollande

L'or a beaucoup diminué depuis 5. ans, on nous assure que d'après la comparaison de 4. ans on peut porter la somme de cette diminution relative à £965.000 –

Tableau général du commerce du Brésil, pour les Iles, le Continent d'Afrique et les Indes Orientales

1.	Pour les Açores on evalue l'exportation à £#	790.000
2.	Pour l'Ile de Madeira	470.000
3.	Pour le Cap Verd, Iles du Golphe, du Gabon et le reste du Continent de l'Afrique	886.000
4.	Pour les Indes Orientales, en sucre pour le compte de la Couronne	125.330
5.	Si l'on ajoute la somme du premièr Tableau,	56.949.290
	la produit total de l'exportation du Bresil, sera	59.220.690

NB. Nous n'avons pû obtenir des details sur les articles de ce commerce, mais uniquement des arbitrations générales

L'evaluation du commerce N.º 1 et 2. a été faite d'après le prix courant aux Iles; mais par rapport à celle de N.º 3 & 4 — nous les avons estimées d'après le prix courant au Bresil, faute de pouvoir mieux faire. Le commerce du

[f. 30v]

continent d'Afrique consiste pour la plupart en Tabac et en or, que l'on exporte en fraud, et du Rhum

Vide le tableau particulier du commerce avec l'Afrique N.º 19. &.^ra

Portugal

Tableau des revenus de la Couronne

1.	Dime Militaire	£ #6.993.067
2.	Revenus des biens fonciers de la Couronne, ordres militaires, et Maison de Bragance	" 3.310.030
3.	Bulle de la Croisade	"    560.908
4.	Droits sur la vente des biens fonciers appellés Cizas et Portages	" 1.176.207
5.	Nouveau droit de subside p.r les Ecoles publiques	"    372.862
6.	Cinquieme de l'Or, maison de la monnoye, et droits de transports	" 7.103.000
7.	Contrât des Diamants	" 3.120.500
8.	Contrât de la Baleine	"    300.010
9.	Du Bois Brésil	"    848.201
10.	Ferme du tabac	" 6.571.250
11.	Subside p.r la réedification de Lisbonne	"    385.000
12.	Ferme du Savon, du Sel p.r le Bresil, et cartes à jeu	"    710.320
13.	Commerce de l'Yvoire, Sandale, Ébene, poivre, perles salpetre, missanga pour l'Afrique, Tabac, et Sucre dans les Indes	" 1.751.435
14.	Nouveaux droits sur les Chartres, Chancelleries, De volutions, Fisc, et autres menus articles	" 1.576.102
15.	Douanes internes, et externes, et rapports envoy ées[12] au Tresor des Gouvernements de Bahia Pernambuco, et Angola	"12.160.639
	Total £# –	46.884.531

NB. Nous n'osons pourtant garantir l'exactitude de ce calcul, qui n'est que d'aproximation, faute des memoires detaillés et precis. Outre les revenus de la Couronne, les Reines de Portugal, el l'Infante ont des appanages sé-

[f. 31]

parés à peuprès égaux; ils montent en tout à £ 2.500.000 en y comprenant le grand Priorât de Crato, appartenant à L'Ordre de Malte –

Population du Portugal

M.^r de Reynal trouvera dans la Geographie de Buching, tom: 3. page 339. §. 8. un état circonstanciè de la population de ce Royaume, donné par le Marquis d'Abrantes en 1732. Ce état est fidelement copié et je me rapporte intièrement à lui, en y ajoutant pourtant les reflexions suivantes

Il paroit que le nombre des feux n'est pas complet et que le Clergé, les Couvents, et les Hopitaux

n'y ont pas été compris; par consequence le nombre des personnes doit être de même très fautif. J'observerai encore que le nombre des Paroises y étant porté a 3.343. Celui des feux a 459.801. et celui des habitants à 1.742.807. il n'existe pas un rapport naturel entre ces differents objets, ce qui m'oblige à croire que le calcul de M.^r d'Abrantes manque d'exactitude

En voici mes raisons

La proportion des Paroises à celui des habitants à toujours été consideré pour le moins à raison de 600. par Paroisse, ce que donneroit dans cette propor tion, le total de 2.005.800. personnes. Si on calcule la proportion du nombre des maisons à celui des habitants, c'est à dire 459.801. maisons, à raison de 4½ par maison, nous aurons encores près de 1.954.154 ames, même sans y comprendre les Couvents &.^ra. Si je considere des recherches posterieures, qu'on a fait sur la population, quand on a voulu imposer le Droit de la Dîme. Je vois encore que le produit de ces recherches a donné un rapport de 2.017.760. personnes, quoique par approximation: et d'après ces trois termes, et des ommis sions des Couvents & Hopitaux et Clergé remarquée

[f. 31v]

dans le denombrement de M.^r d'Abrantes, il me paroit qu'on pourroit fixer sans erreur sensible
 

1.	La popul.on de Portug.l a plus, ou a près de 2 millions	1.960.000
2.	Si on ajoute pour les Iles des Açores	142.000
3.	Pour l'Ile de Madeira, et Porto Santo	65.515
4.	Pour celles de Cap Verd, e Golphe du Gabon	63.700
5.	Pour le Brésil, sujets Civils et Esclaves	801.255
6.	Indiens Sauvages	780.000
7.	Continent d'Afrique en supposant	176.000
8.	Aux Indes Orientales, à Macao, et Timor	85.000
	Le total de la population de la Domination Portugaise sera à peu près de	4.073.470

NB. Nous protestons encore que toutes ces estimations sont vagues, et générales, excepté celles du Portugal et du Bresil N.º 5

Tableau général du Commerce du Brésil

Quantité des denrées que le Portugal tire annuelm.t de ses Colonies du Bresil, et leur prix à Lisbonne, et Porto = Savoir

Quintx.		Le qt.l
276.000.	Sucre blanc	à £ 50	£13.800.000
167.000.	Sucre mascavade	"  25	4.175.000
63.000.	Tabac, selon le tableau litera K deduisant le commerce d'Afrique	-	9.661.250
10.180.	Couirs en poil secs                   le cargue à	"  15	152.700
83.910.	Cuirs salés                                       d.º    "	"  15	1.258.650
20.330.	Cuirs tannés                                     "      "	"  15	304.950
20.000.	Bois Bresil pour teinture	"  50	1.000.000
	Bois de marqueterie et construction		430.000
3.530.	Pipes d'huile de Baleine	"  175	617.750
2.090.	Canons de Baleine                                  q.l	"  150	313.500
4.500.	Coton et toiles, selon le tableau lit. I.	"  250	1.125.000
8.000.	Cacao	"  70	560.000
1.500.	Café	"  84	126.000
330.	Salsapareil	"  325	107.250
Porté à l'autre côté			£33.632.050

[f. 32]

Somme de l'autre côté		£	£# Te
Quintx
3.500.	Roucou	à " 10	35.000
19.500.	Ris	"  20	380.000
510.	Canelle Girofle	"  80	40.800
252.	Canelle fine	" 250	63.000
	Gingembre, et curcuma	-	22.000
235	Barrils d'huil de Coupauba	" 100	23.500
60.000	Carats de Diamants                                 le car.	"  52	3.120.000
	D'autres pierres precieuses	-	151.500
	Or monnoyé, et en lingots, abstraction faite de ce qui sort par fraude, et en poudre pour l'Afrique	-	26.970.000
4 ½	d'Indigo                                                        quint.	" 1.152	5.184
-	Menus articles décrits dans le tableau particulier lit. N.	-	60.000
Total			£64.503.034

NB. Dans l'article coton il a eu l'omission de £16.000, qu'on doit y joindre, vide tableau particulier

Commerce direct du Brésil aux Iles, et avec les cotes de l'Afrique —

Il nous a été impossible d'obtenir un état exact de la valeur des exportations du Brésil pour les Iles, mais nous avons des estimations générales des importations que les Iles de Madera et Açores font dans les Ports de l'Amerique Portugaise, et d'après l'etat ci-dessous de ces mêmes estimations il sera tres facile de pouvoir calculer les retours du Brésil, en apréciant la valeur des benefices, et du credit fort étendu qu'on obtient dans ce Comm.^ce

Importations annuelles des Iles Terceres dans les Ports du Brésil

1	Vins, Vinegres, Eau de vie, huiles, toiles blanches de dif ferentes especes, farines, viandes salées &ra	610.000
2	Importations de l'Ile de Madeira	400.000
Total		£1.010.000

[f. 32v]

Somme de l'autre côté

£1.010.000

Commerce avec l'Afrique

3	L'or exporté en fraude du Bresil pour l'Afri- que monte par an à 16. arrobas, comme on l'a remarqué dans l'artcile des Mines, ce qui produit	600.000
4	Tabac à fumer, 10.000 à £18. par q.l au Bresil	180.000
5	Eau de vie, Melaces, Draps grossiers de coton et d'autres menus articles	106.000
Total		£1.896.000

Observations aux nombres precedents

1. Le commerce des Iles avec l'Amerique est libre, on excepte uniquement celui du Tabac, du bois du Bresil, de l'Or, et des diamants, dont on ne permit point l'exportation direct du Bresil aux Iles: – Le commerce du Sel des cartes à jeu, et du savon pour le Bresil, est aussi reservé au Portugal, et fait une branche exclusive pour les revenus de la Couronne. Le commerce des Iles se fait sur des petits Vaisseaux, comme on peut le voir dans l'article des Iles –

L'or en poudre passe presque tout à Benguelle et à la côte de la mine entre les mains des Hollandois que introduisent en retour assez de contrebande dans le Brésil par le moyen des Vaisseaux de la traite des Negres

Les gains qu'on fait sur le Tabac à fumer en Afrique, et le benefice qu'on tire de la permutation des autres articles employés dans ce commerce sont très considérables. Tout le commerce des Esclaves se fait sur des petits batiments appartenant pour la plupart aux Colons du Bresil. Nous ignorons au juste le nombre de ceux que l'on employe chaque année —

[f. 33]

Calcul général des dettes des Etablissements du Brésil vers la Metropole em 1774.

1.	Para	£ 2.595.000
2.	Maranhaõ	"               "
3.	Pernambuco	" 1.729.800
4.	Bahia	"    435.600
5.	Rio de Janeiro	" 4.873.400
6.	Gouvernements interieurs de Goyazes, Mi- nas Geraes, S.t Paul, Matto Grosso	" 5.532.180
		£.#15.165.980

NB. On ne presume pas de donner ici un état dont la precision soit infailible; mais c'est tout ce qu'on a pu obtenir des differents Gouvernements après bien des recherches.

Calcul des dettes de la Couronne dans les differents Gouvernem.^ts du Brésil

1.	A Rio de Janeiro, et ses dependences	£#10.110.000
2.	Bahia, Pernambuco, Maranhaõ, Minas - Geraes, e Goiazes	-
3.	Para, et ses dependencess	"      713.000
4.	Gouvernem.t de S.t Paul, et Matto Grosso	"      517.600
		£.#11.340.600

Observations relatives

1. La dette de la Couronne à la Colonie de Rio de Janeiro provient des grandes depenses faites pour soutenir la guerre contre l'Espagne; aussi bien que celle qu'on a fait aux Indiens de l'Uruguay conjointement avec la même Monarchie, du tems des demarcations après le Traité de 1750 –

Celle du Para tire sa source des mêmes demarcations, de la construction de la Forteresse de Macapá vers le Cap du Nord, et de l'intretien de 2. Regiments d'Infanterie qu'on a envoyé dans cette Colonie, dont les revenus sont peu considerables. Les établissements du Pará ont couté ao Tresor Royal de Lisbonne, depuis 1758. jusqu'à 1773. en depenses extraordinaires £5.520.000 – Cette depense est presque liquidé aujourd'hui par le

[f. 33v]

Tresor susdit -

Les Gouvernements de S^t Paul, et Matto Grosso ont aussi fait des grandes depenses pour l'augmentation de leurs plantations, et la constructions de quelques Forts: ce dernier coute pour le moins à la Couronne depuis 1750. jusqu'à 1777 – £6.075.000^# outre la dette existente

Les autres Gouvernements ne doivent rien au Tresor Royal, ceux même de Pernambuco, et Bahia y envoyent tous les ans quelque excedent dont on ignore au juste la valeur

Estimatio[ns]_[13] des revenus que la Couronne tire par an des productions du Bresil à leur sortie de la Colonie, avec les profits sur le Tabac et d'autres articles dans le Royaume

Nous sommes bien éloignés de pouvoir calculer avec une precision mathematique les differentes branches des revenus que la Couronne tire de ses possessions au Bresil, parce que nous manquons des memoires exacts à ce sujet: tout ce qu'on va etablir doit être regardé comme un calcul général, et d'approximation, le quel pourra jetter quelques lumières sur un objet si obscur

Une partie des articles ce dessus ayant été appreciée d'après les Tableaux particuliers des differentes productions du Bresil, on les distinguera par cette marque (*) à fin de ne pas tomber dans des repetitions; il ne s'agit pour le moment, que de donner ici le precis géneral de toutes les différentes branches des renevus de la Couronne

[f. 34]

Tableau

*	1.	Produit du Quint de l'Or, droits sur l'hotèl de la Monnoye, et transport, selon le tableau particulier	£#7.103.000
*	2.	Produit des Diamants, et autres pierreries	" 3.120.500
*	3.	Du bois du Brésil	"    848.000
*	4.	De l'huile de Baleine	"    300.000
*	5.	Du bois de Construction	"    200.000
*	6.	Du Tabac selon le tableau respectif	" 6.571.250
	7.	Tous les droits apperçus sur les Esclaves dans le Brésil	" 1.076.650
	8.	Produit de la dîme Ecclesiast.e prelevée par abonnem.t	" 2.873.000
	9.	Droit de passage pour toute sorte de marchandi- ses dans l'interieur du Brésil	" 1.124.000
	10.	Produit de la Bulle de la Croisade	"    160.000
	11.	Subside p.r la réedification de Lisbonne & nouveau subside p.r l'entretien des Ecoles publiques	"    385.000
	12.	Nouvelle imposition sur la rente des Offices su- balternes de Justice	"      153.00
			£23.914.400
	13.	Droits sur ler Douannes: nous les ignorons dans la plupart des Colonies	-
	14.	Les fermes du Sel, et du Savon, du Mercure, de l'eau forte, et des Cartes à jeu dont la Couronne fait le commerce exclusif au Bresil, sont des objets de grande importance; mais nous ne saurions les apprecier avec justesse	-

Observations relatives.

Nº* 5 Dans l'article du bois de construction on trouve quelque difference entre le tableau de ce genre, et l'arbitration que nous faisons ici, mais on doit se rappeller que dans le premier on a consideré collectivement la valeur, tant à l'egard de la Couronne, qu'à l'egard du commerce en

général, et qu'ici on a fait la separation

Nº* 6 Dans cet article nous n'apprcions que le profit de la Couronne en Portugal, et non pas celuir des Fermiers et detailleurs comme on peut s'en assurer par le tableau respectif, article Tabac.

[f. 34v]

7. Les Esclaves qui entrent dans les Ports du Para et du Maranhaõ ne payent point de Droits à la Couronne

8. La Dîme Ecclesiastique est prelevé du Bresil avec une grand douceur, c'est toujours par les abonnements avec les Paroises; elle ne monte pas à la moitié de sa valeur réelle, en deduisant même la valeur de l'or, des Diamants et du Bois du Bresil &.^ra qui ne sont point assugetis à ce droit

9. A l'egard de cet article il y a un defaut essentiel dans les Tarifs établies dans l'interieur du Bresil pour les droits de passage, qui fait un tort considerable au commerce des productions nationales. On divise généralment les marchandises dans l'interieur du Bresil en deux classes; la premiere on l'apelle = dos molhados au de marchandises liquides, quoique improprement la second des marchandises seches. Sous le titre de la première classe, on comprend toute espece de liquides le Sel, et toute sorte de provision de bouche. Chaque cargaison de cette espece, du poid de 96.^lb de 16 onces, de quelque qualité que ce soit, doit payer de droits d'entrée £^#4½ - et quelques sols, sans aucune distinction dans la valeur primitive. A l'egard des marchandises seches, qui comprennent tous les habillements et le produit des manufactures quelconques, on paye par arrobe (ou 32lb) à raison de £7.. 2^# sols —

Or il est evident que les articles de la première classe étant tous des productions du Royaume, d'un gran[d] poid, et de peu de valeur relative, sont extremement surchargés en proportion des marchandes seches, dont une grand partie vient de l'Estranger, et dont la valeur intrinsique peut être tres considerable dans le poid de 32 lb. pesanttes, si l'on excepte le fer, et par consquent les productions nationales sont très peu favorisées dans ce commerce important —

Il faut consulter tous les tableaux particuliers

[f. 35]

des differentes productions du Bresil pour pouvoir trouver la veritable proportion de celui-ci par rapport aux premieres additions des revenus de la Couronne au reste le produit des mêmes articles et ceux du 10.^e 11.^e et 14.^me passent presque tous à Lisbonne, et le reste est appliqué aux depenses publiques des differents Gouvernements

13. Les revenus de la Douane dans les ports du Bresil, sont d'un produit considérable, toutes les marchandises importées paye à raison de 10ps de droits, aussi bien que d'exportation, excepté le Tabac, qui paye très peu de chose, et les effets appartenants à la Couronne, mais on doit se ressouvenir que les estimations au Bresil sont très favorables. M.^r de Bougainville (t. 1 p. 153) fait monter les revenus de la Couronne à Rio de Janeiro à 700.000 Cruzades: nous croyons sans trop nous écarter de la verité, que la produit de la Douane dans tout le Bresil ne va guere au de-là de £4.882.000^#–

Pour les revenus que la Couronne tire de ses Colonies du Brésil, le Gouvernement du Para n'y entre que pour la somme, outre le bois de construction de

	£ 256.900
Celui de Maragnon, pour	" 583.750
Le Gouvernement secondaire de Piauhy	"   70.625
Celui de Matto-Grosso	" 625.475
	£#1.536.750

De la population du Brésil

Je ne sauroit etablir avec une precision rigoureuse la population générale du Bresil, puisqu'il me manque le denombrement des Provinces de Pernambuco, et S^t Paul, mais voici à peu près sur quoi on peut compter de plus probable selon toutes les informations qu'on a pû se procurer de ce pays —

[f. 35v]

Tableau de la population du Brésil

Noms des Provinces	Blancs	Indiens	Noirs Metices	Total
Para, et Rio-grande	4.128	34.844	9.919	48.891
Maranhaõ, et Piauhy	8.993	38.937	17.844	65.774
Pernambuco	19.665	33.728	39.132	92.525
Bahia	39.784	49.993	68.024	157.501
Rio de Janeiro	46.271	32.126	54.091	132.488
St. Paul	11.093	28.989	8.987	49.069
Minas Geraes	35.128	26.075	108.406	169.609
Goyazes	8.931	29.622	34.104	72.657
Matto-Grosso	2.035	4.335	7.351	13.721
Sommes	176.028	278.349	347.858	802.235

Observations

On peut calculer à 780.000. Indiens sauvages, tout ce qui pourroit habiter encore les vastes deserts de l'amazone, et l'interieur du reste du Bresil, jusqu'au Rio Grande de S^t Pierre; de sorte que toute la population de la Monarchie Portugaise dans l'Amerique meridionale ne va pas au de là de 1.600.000. ames. Parmi les noirs et les Metis, un grand nombre de libres il y a sur tout à l'egard des femmes

§XIX.

De l'importation, et commerce des Esclaves d'Afrique dans les Ports du Brésil

Au Pará	Des Etablissements de Cacheo, Bis- sáo et Iles de Cap Verd, jusqu'au Cap de Palmas	431
Maragnon	Des memes Ports	782
Pernambuco	Depuis le Cap de Palmas jusqu'à celui de Lopo-Gonçalves	3.816
Bahia	Des mêmes ports, et du Roy.me [14] de Congo	5.376
Rio de Janeiro	Des mêmes, et des Etablissem.ts de Ben guele jusqu'au Cap Negro	4.099
On peut calculer les morts à 5ps. dans les trajets, et il resulte de la que l'exportation monte par an à plus de		725   15.229

[f. 36]

Observations

Les ports du Sud du Bresil fournissent aux differentes provinces de l'interieur du Continent	7.728
Ceux du Nord depuis de Cap de S. Augustin	496
	8.224
Il reste donc pour la culture des Etablissem.ts maritimes	6.280
	14.504